vendredi 21 juin 2024

Colloque Art et Sport

Madame, Monsieur, chers amis,

 

Ce petit texte que j'avais écrit pour les Jeux Olympiques de Pékin en 2008.

Il a servi de prétexte pour l'organisation du projet « Arts et Sports » de la Maison des Artistes.

Et, je souhaitais vous informer du colloque au Musée d'art moderne de la Ville de Paris du 1er juillet.

Bien à vous.

 

Rémy Aron

+ d'informations sur le colloque Arts & Sports

Symposium sur 'Colors and Olympism', l'art et le sport

3e Biennale Internationale de Beijing

La concomitance de la Biennale de Pékin et de la tenue des Jeux Olympiques est une opportunité formidable pour mettre en évidence ce qui lie ces deux magnifiques aventures humaines, l'art et le sport.

Dans ce monde où les distances diminuent tous les jours, où tous les hommes vont devoir tous ensemble concourir, de gré ou de force, à entretenir le village planétaire qui le réclame, l'art et le sport sont bien les deux natures de l'harmonie humaine telle que la définissait les anciens : Mens sana in corpore sano.

Les disciplines de ses deux expressions de l'homme permettent à chaque individu – amateur ou professionnel – d'expérimenter ses propres limites et de s'orienter vers l'idéal de dépassement de soi-même dans l'effort.

Pour le sport, c'est une évidence, depuis la Grèce antique, les règles de chaque discipline balisent une expression sportive dans un idéal circonscrit et librement accepté.

Les limites et les règles dans une pratique sportive sont les appuis nécessaires de la compétition désintéressée et de l'esprit olympique. Le sport cherche l'élan vers l'idéal, même s'il n'est jamais atteint, heureusement peut-être, car il est la conjonction, d'une concentration de l'être vers un but supérieur et de l'espérance d'un bonheur qui se fait dans l'action. Cette action purifie et grandit la personne dans l'abnégation du travail quotidien et de la persévérance. Ces valeurs du sport, l'amateur ou le champion les fait vivre, dans l'admiration des maîtres. Les maîtres du sport, dans la nuit des temps, étaient des maîtres de la guerre, des maîtres des arts martiaux. Mais heureusement cet objet qui était une victoire contre un adversaire, s'est dévoué à la paix et à la quête intérieure, aussi bien en Orient qu'en Occident pour en faire des espaces de relations et d'échanges dans le frottement des excellences.

Pour l'art, la question est toute autre, dans ce temps plus que difficile car aujourd'hui on parle d'art mais on ne veut plus évoquer pour les qualifier, les disciplines artistiques.

Peut-on penser que l'art, sans l'incarnation dans une discipline, pouvait se concevoir ? S'il y a bien un parallèle avec le sport, c'est par une redéfinition de ces disciplines artistiques. La peinture, la sculpture, la gravure, et le dessin, comme père de tous les autres, peuvent se définir par des règles de mise en forme. Ces règles de mise en forme, dans des limites du format définies d'avance, sont la liberté de l'artiste et lui permettent de tendre à suggérer le maximum d'échelle poétique dans l'organisation plastique. Elles sont bien indispensables pour envisager une expertise, dans les multiples expressions humaines. Les notions d'harmonie, d'unité, de proportions, il faut oser à nouveau les aborder afin que l ' art, comme le sport, retrouve sa place dans la formation cohérente de la personne humaine. Chaque artiste, dans sa discipline, doit avoir les codes de qualification des œuvres qu'il crée. C'est l'assurance de sa liberté et de son aventure.

Le nouveau, le sensationnel, fait pour une consommation rapide et un comportement mercantile et spéculatif, agissant exclusivement pour répondre à une mode de distraction ludique, ne doit pas être la seule motivation des productions d'art.

La Biennale de Pékin souhaite semble-t-il présenter toute la multiplicité des expressions dans les différentes disciplines artistiques avec le souci de toujours chercher la plus forte et la plus convaincante. Les jurés d'artistes professionnels qui président à la sélection internationale ont agit en ce sens et le résultat est tangible et évident.

Cette alliance exceptionnelle d'un très grand pays d'art comme la Chine, des  Jeux Olympiques et de la 3e Biennale de Pékin est une expérience formidable pour nos arts, pour la solidarité des artistes du monde entier, dans l'esprit de désintéressement de l'idéal Olympique. Cette solidarité et cette unité harmonieuse entre l'expression du corps et de la sensibilité doit contribuer à faire un homme tranquille, en quête de lui-même, grandissant en bonne intelligence, avec la liberté des autres.

Ce temps de la Biennale de Pékin qui lie le mouvement et  la lumière, peut concourir dans le partage de l'idéal, de la forme et de l'excellence, à un monde de solidarité et de paix entre les peuples.

Rémy ARON,

Juillet 2008

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